Présentation de nos deux contributions au livre collectif
L’âge d’or de la cavalerie

Résumé de nos deux chapitres ci-dessous // Abstract of our two chapters below.

Références : Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck (dir.), L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard, 2015.

La table des matières du livre peut être consultée et téléchargée au format PDF, ICI.


Comptes-rendus du livre

La qualité du livre a été saluée à plusieurs reprises sur Internet.

  • Sur le blog du lieutenant-colonel Rémy Porte – Un « superbe album »
    Compte-rendu du 5 octobre 2015, à voir ICI.

  • Sur Theatrum Belli – Un « maître-ouvrage »
    Compte-rendu du 1er novembre 2015 sur un site Internet français de référence pour les questions de défense. Voir ICI.


Vous trouverez ci-dessous les références et un résumé de chacune de nos deux contributions.

You will find below, in English: an abstract of the chapter I wrote (concerning the 18th century), and an abstract of the chapter I coauthored (concerning the 16th century).

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1. Frédéric CHAUVIRE et Sandrine PICAUD-MONNERAT, « L’arme équestre de la Renaissance »

dans : Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck, L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard, 2015, p. 28-39.

Résumé du chapitre en français :

Ce chapitre est construit autour de deux évolutions qui caractérisent les armées européennes et l’art de la guerre de la première moitié du XVIe siècle : le déclin, marqué mais pas total, de l’ancienne chevalerie ; et l’apparition de différents types de cavalerie légère. Les guerres d’Italie et les guerres entre Habsbourg et Valois (1494-1559) sont un observatoire privilégié de ces transformations. Durant cette période, la chevalerie perd définitivement sa prééminence sur le champ de bataille. Ses charges sont moins efficaces, face aux carrés de piquiers à pied, aux fantassins armés d’arquebuses, et à l’artillerie naissante.

Parallèlement aux mutations à caractère tactique et technique, on assiste à une mutation à caractère socio-culturel : la chevalerie, qui était aussi jusque-là l’expression d’un groupe social à la forte identité, se transforme progressivement en cavalerie lourde, simple arme de combat. Signe de ce glissement, au début du XVIe siècle : les termes de chevaliers, « gens d’armes » (gendarmes) et hommes d’armes sont employés indifféremment. Frédéric Chauviré focalise l’attention du lecteur successivement sur plusieurs batailles de ce temps (Seminara en 1495, Cérignoles en 1503, Marignan en 1515, Pavie en 1525…), cas concrets qui sont autant d’occasions de montrer les évolutions et leurs limites.

A côté de la cavalerie lourde, on voit apparaître, entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe, plusieurs types de cavaliers légers. Ces cavaliers servent d’éclaireurs, pratiquent une guerre de coups de main et de harcèlements qui sera plus tard appelée « petite guerre ». Ils combattent « à la mode des arabes », en alternant l’attaque et la fuite (Brantôme).

Sandrine Picaud-Monnerat énumère les principales catégories de ces troupes, précise les Etats majeurs qui les ont levées, leur armement et équipement, leur tactique. Une place particulière est faite aux hussards, cavaliers légers les plus connus, parce qu’ils ont perduré pendant plusieurs siècles. Il faut retenir l’influence de la guerre de frontière avec les Turcs, à l’est de l’Europe chrétienne ; le caractère redoutable et l’indiscipline de ces cavaliers légers ; la faible coordination de leurs actions de harcèlement avec les opérations de la « grande guerre », contrairement à ce qui sera au XVIIIe siècle.


Abstract of the chapter in English :

"The equestrian arm of the Renaissance"

This chapter is built on two evolutions which define the armies in Europe and the art of war during the first half of the 16th century: the steep – but not complete – decline of the old chivalry; and the appearance of different types of light cavalry. The Italian Wars and the Habsburg-Valois Wars (1494-1559) do offer an advantageous vantage point of these transformations. During this period, the chivalry loses definitively its superiority on the battlefield. Facing squares of pikemen, foot soldiers with harquebuses and nascent artillery, its charges are less effective. As the same time as tactical and technical evolutions, there is a socio-cultural mutation: chivalry, up to this point the expression of a social group with a strong identity, is slowly transforming into heavy cavalry, in other words a battlefield weapon. As a proof of this shift, the wordings for knights and men-at-arms are indifferently used in the beginning of the 16th century. Frédéric Chauviré draws the reader's attention in succession on some battles of this time (Seminara in 1495, Cerignola in 1503, Marignano in 1515, Pavia in 1525…), tangible examples which give the opportunity to point out the evolutions and their limits.

Alongside heavy cavalry, several types of light cavalrymen are emerging between the end of the 15th century and the middle of the 16th. These cavalrymen are used as scouts and wage a war of coups de mains and harassments which will be called later the "petite guerre". They are fighting "in the Arab way", attacking and fleeing alternately (Brantôme).

Sandrine Picaud-Monnerat enumerates the main categories of those troops, identifies the major states who raised them, and describes their weaponry, equipment and tactic. A special place is given to the hussars, the most famous light cavalrymen, since they remained during several centuries. We must remember the influence of the border wars with the Turks, to the east of Christian Europe; the impressive character and the indiscipline of those light cavalrymen; the poor coordination of their harassing actions with the operations of regular troops, unlike what will be in the 18th century.


2. Sandrine PICAUD-MONNERAT, « La cavalerie légère et la petite guerre »

dans : Frédéric Chauviré et Bertrand Fonck, L'âge d'or de la cavalerie, Paris, Gallimard, 2015, p. 150-165.

Résumé du chapitre en français :

Dans les guerres européennes majeures ayant impliqué la France au XVIIIe siècle, l’infanterie légère fut mobilisée au moins autant que la cavalerie légère pour pratiquer la petite guerre. Mais ce sont les hussards, cavaliers légers devenus célèbres sous le Premier Empire, qui ont marqué la conscience collective jusqu’à aujourd’hui.

On a retenu l’image des hussards d’origine hongroise, rapides, efficaces, impitoyables. D’abord au service de l’Autriche depuis le XVIe siècle, des corps de hussards furent levés aussi par la plupart des autres principaux pays européens au cours du XVIIIe siècle. De nombreuses illustrations en couleurs d’excellente qualité montrent ici ces hussards et leur accoutrement…

Le chapitre, qui expose la situation essentiellement du côté français, présente aussi les autres types de cavaliers légers qui furent, à côté des hussards, des spécialistes de la petite guerre au XVIIIe siècle : les compagnies franches de dragons (qu’il faut absolument distinguer des régiments de dragons, ces derniers étant des troupes de ligne) ; puis des régiments mixtes légers de cavalerie et d’infanterie, levés à partir du milieu du siècle.

Les avantages (et les inconvénients) de la cavalerie pour la petite guerre sont mis en valeur d’après des auteurs du XVIIIe siècle, de même que les missions dans lesquelles cette cavalerie était la plus efficace. Le chapitre replace l’importance de la petite guerre dans le contexte du « blocage tactique » de la première moitié du siècle. Il survole enfin les transformations successives et le destin de la cavalerie légère au long du siècle, jusqu’au Premier Empire.


Abstract of the chapter in English :

“Light cavalry and the ‘petite guerre’” (18th century France and Europe)

In the main European wars in which France was involved in the 18th century, light infantry was used at least as often as light cavalry in order to wage the ‘petite guerre’. But among all these troops, the light horse called ‘hussars’ became famous during the Napoleonic period and spread through the collective consciousness up to our days.

One retained the picture of those fast, efficient and pitiless hussars of Hungarian origin. First employed by Austria from the 16th century on, corps of hussars were then raised by most of the other main European countries during the 18th century. Many pictures in colour of excellent quality show here these hussars and their traditional attire...

The chapter, that presents essentially the situation from the French point of view, details also the other types of light cavalry which were, in parallel with the hussars, the specialists for the ‘petite guerre’ in the 18th century: free companies of dragoons (these companies have to be absolutely distinguished from the regiments of dragoons, which were troops first for the regular war on a great scale, not for the ‘petite guerre’); and then mixed regiments, made up of infantry and cavalry, raised from the middle of the century on.

Advantages and disadvantages of the cavalry in waging the ‘petite guerre’ are highlighted from the authors of the 18th century, as well as the missions this cavalry was the most efficient in. The chapter replaces the importance of the ‘petite guerre’ in the context of the ‘tactical blockade’ in the first half of the century. Finally it touches on the successive transformations of light cavalry during the century, up to the Napoleonic era.