Explications du gérant de la société Serviloc à propos du déplacement du menhir de l'opération Chariot, le 21 mars 2017

Nous livrons au lecteur, ci-après, la transcription complète, effectuée par nos soins, des explications données par Rodolphe Dubruque, gérant de la société Serviloc, dans une brève vidéo de Ouest-France le 21 mars 2017.

L'article de Ouest-France sur le même thème peut être consulté ICI. La vidéo est disponible en ligne ICI.


Rodolphe Dubruque, gérant de Serviloc (image Ouest-France)

« L’entreprise est spécialisée dans la restauration et le déplacement de monuments commémoratifs. Notre action a consisté à calepiner les pierres, les différentes pierres ; à les démonter une à une, démonter après l’obélix* [sic !], enlever son massif de base, le reconstituer, et reposer les pierres... »

[Pause dans les explications, la caméra montre la manœuvre en cours pour vérifier l’horizontalité de la dalle de pierre comportant la liste des morts.]

« La plaque a fait l’objet d’une remise en état, c’est-à-dire qu’on l’a décapée et patinée avec des produits spécifiques, des acides, pour pouvoir la colorer... dans les teintes qu’on souhaitait, donc, un bronze, un bronze couleur marron foncé. »

* Par cette Astérix, nous voudrions signaler que l'on aurait tort de penser que M. Dubruque est un ignare, incapable de faire la distinction entre un obélisque (monument égyptien quadrangulaire en forme d'aiguille), et cette pierre levée celtique appelée "menhir" ; un menhir que, sur mandat de la mairie, il déplace pourtant ici avec force explications techniques. En fait, M. Dubruque, qui est finaud, s'est souvenu que l'Obélix était un... livreur de menhirs. Donc, tout va bien. Enfin, presque. Parce que, déplacer le menhir sous prétexte qu'il entravait la vue Panoramix de la place du Commando est une erreur Tragicomix. Nul besoin de prouver par Aplusbégalix que ce projet, aux coûts Astronomix, relève bien d'une Idéfix !

Par ailleurs, on est un peu troublé d’apprendre que l’entreprise Serviloc est spécialisée dans le… « déplacement de monuments commémoratifs » ! Comment une entreprise peut-elle vivre essentiellement d’une telle activité ? Les maires se seraient-ils passé le mot ? Hélas oui, renseignements pris. Monsieur David Samzun n’est pas le seul à avoir « frappé », en faisant déplacer un monument aux morts pour des raisons très discutables. D’autres maires l’ont fait, ou ont envisagé de le faire, ces dernières années. Or les projets de déplacement intempestif de la part des municipalités françaises se heurtent toujours à l’opposition d’un grand nombre d’habitants, qui sont choqués du peu de respect du caractère sacré de ces monuments, et du peu de respect de la volonté de ceux qui les ont installés là.

Les équipes municipales concernées, qui font peu de cas de ces monuments et du symbole qu’ils expriment – le sacrifice des soldats qui sont morts pour la liberté de la patrie –, justifient le déplacement par des projets qui prévoient selon les cas des places de parking, ou des logements, ou une surface de loisirs, ou l’agrandissement d’une route, ou d’autres réaménagements du même acabit. Et elles prévoient souvent de remiser ces monuments aux morts dans un coin, où ils seront nettement moins visibles de la population ; alors que, toujours, lorsque l’emplacement initial a été choisi, cet emplacement devait être un lieu de vie et de passage, très visible de toute la population… Voir, parmi de nombreux exemples, celui de la commune de Villandraut en 2015, ICI ; celui de la commune d’Audruicq en 2018, ICI ; et celui de la commune de Montgeron, également en 2018, ICI.


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