Interview du directeur de la SONADEV sur Télénantes le 8 janvier 2018, à propos de la transformation de la place du Commando

1. Transcription de l'interview

Nous livrons au lecteur, ci-après, la transcription complète, effectuée par nos soins, du bref exposé fait par Franck Lemartinet, directeur de la SONADEV (Société Nazairienne de Développement) lors d'un reportage de la chaîne de télévision Télénantes diffusé le 8 janvier 2018.

Le texte introductif (prononcé par un journaliste de Télénantes) de ce court reportage est le suivant : « La ville bouge sur le front de mer de Saint-Nazaire, plus précisément sur l'avant-port. Un chantier se déroule ici, depuis l'été dernier. C'est l'aménagement de la place du Commando, destinée à devenir un lieu festif, avec cinq pavillons accueillant notamment des bars et des restaurants. Visite guidée avec le directeur de la SONADEV. »

Notre transcription des propos de Franck Lemartinet reproduit entièrement ce qui a été dit dans le reportage par ce personnage, y compris ses hésitations, ses bredouillements, et même un mot incompréhensible, qui font partie du problème.

Nous mettons en valeur ci-dessous en caractères gras le passage entièrement faux qui exprime la négation totale de la dimension mémorielle du lieu avant les travaux.

On peut comparer ce qui suit avec l’interview à écouter sur Internet, ICI.

Franck Lemartinet, directeur de la Société Nazairienne de Développement - SONADEV (image Télénantes)

« Tout ce secteur a été occupé par des, des parkings, euh, ou des espaces publics, euh, on va dire, non aménagés. Et puis, on est sur les remblais, euh également, euh du, du, du, du littoral, avec, euh, un sous-sol relativement encombré, par euh, les restes euh, de la Seconde la Seconde Guerre mondiale ou les délivres [sic] euh, euh, de, de, de la destruction de Saint-Nazaire.

La place du Commando va devenir un, un grand espace euh piétonnier, hein, en tout cas réservé aux déplacements doux. Le... l’espace va être à la fois minéralisé sur la place. On va être dans une ambiance plutôt d’arrière-plage sur l’avant-port, avec la conservation euh, de cette pinède, qui fait aussi, euh, la qualité de cet espace singulier.

Derrière moi, vous pouvez voir, euh, l’un des cinq pavillons, le plus important, qui est vraiment sur l’avant-port et quasiment sur la plage. Euh, donc il doit faire à peu près trois cents mètres carrés, et il est destiné, euh, à une offre, euh, de bar, brasserie, cocktail, rhumerie, euh, et va être un des, une des locomotives effectivement euh, de, de la place du Commando.

Un peu plus en arrière, vous trouverez trois autres établissements, qui sont en cours de construction également, donc on aura une offre de restaurants plutôt orientés sur les produits de la mer, euh, une offre, également, de restauration complémentaire, euh, plus, plus populaire, on va dire, euh, une offre de glaciers, et, également, un, un autre établissement de type bar, pub, euh pour compléter l’offre d’animation, et notamment l’offre en soirée, puisqu’on souhaite qu’effectivement ce soit un lieu d’animation nocturne également, et un lieu festif.

Il reste un bâtiment dont le chantier n’est pas encore démarré puisqu’il a, il a subi un petit décalage, donc on le livrera, probablement, avec un, un décalage d’une saison. Les quatre premiers bâtiments de la place du Commando seront, euh, livrés pour la saison 2018. »

2. Commentaire de l’interview : la négation éhontée d’un lieu de mémoire

Les propos de Franck Lemartinet montrent de manière éloquente la volonté de négation du lieu de mémoire que constituait la place du Commando. Au moment d’exprimer ce qu’était, avant les travaux, la place du Commando, M. Lemartinet n’accorde pas une phrase au thème du lieu de mémoire, il fait comme si les monuments commémoratifs n’avaient jamais existé ! On en reste pantois, et l’on aurait peine à croire à une telle négation si le reportage n’était pas à disposition sur Internet. La négation d’une réalité, en faisant accroire qu’elle n’a jamais existé, pour abuser des populations peu averties (ici, des téléspectateurs qui n’iront pas vérifier...), donc pour manipuler les esprits plus aisément en vue de faire adhérer à un message, c’est une pratique classique du totalitarisme.

Les propos de cette interview témoignent aussi de la méconnaissance quasi totale du passé historique de la ville de la part de ce responsable de la SONADEV. Là encore, on a peine à croire à une telle inculture. Mais l’interview parle d’elle-même !

Il vaut la peine aussi de relever, à la fin de l'interview, la façon dont Franck Lemartinet passe « comme chat sur  braise » sur les raisons pour lesquelles un des bâtiments n’a pas encore vu son chantier démarrer en janvier 2018 – Il aurait « subi un petit     décalage », sans que l’on puisse en savoir plus. C’est une façon comme une autre de passer sous silence que c’est en raison de l’opposition d’un collectif de riverains à sa construction, parce que leur vue sur la mer allait être bouchée par ce bâtiment. Nous avons évoqué cette affaire ICI.

Nous n’avons vu nulle part que M. Martin Arnout, adjoint au maire de Saint-Nazaire et président directeur général de la SONADEV – donc supérieur hiérarchique de Franck Lemartinet – ait désavoué en quelque façon ce qui a été dit ci-dessus par M. Lemartinet dans cette interview…

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